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Interview Dr. Ariel Toledano

23 Décembre 2015

Interview Dr. Ariel Toledano

Dr. Ariel Toledano : La Kabbale est une philosophie de l’unité

- Dr Ariel Toledano vous êtes médecin, spécialisé en phlébologie et en médecine vasculaire. Vous êtes chargé d’enseignement d’Histoire de la médecine à l’université René Descartes (Paris V). Votre dernier livre s’intitule “Médecine et Kabbale - Le pouvoir des lettres” (In Press). Que signifie le terme Kabbale?
Ariel Toledano : La Kabbale, de la racine du mot kibbel en hébreu signifie « recevoir » qui évoque la transmission d’un savoir. Cette notion si chère au judaïsme est au centre de cette pensée féconde qui tente de comprendre le mystère de la vie.
- Quand vous parlez de “pouvoir des lettres” s’agit-il d’un pouvoir symbolique ou d’un pouvoir réel?
A.-T. : Selon la Kabbale, les lettres hébraïques sont à l’origine du monde. Elles ont donc un pouvoir créatif. En hébreu, la santé se dit bériouth, qui rappelle le mot bara qui signifie création. Etre en bonne santé, c’est être dans un processus de création, dans un processus en mouvement. La découverte de l’ADN composé de 4 nucléotides représentés par 4 lettres dont l’agencement permet de coder une information génétique met en évidence l’idée d’un langage du vivant. Les 22 lettres de l’alphabet hébraïque font écho aux 22 acides aminés indispensables à la synthèse des protéines, formant une entité essentielle du vivant. Ces similitudes entre la Kabbale et la biologie moléculaire évoquent bien plus que l’idée d’un pouvoir symbolique.
- Votre connaissance de la Kabbale et des 22 lettres hébraïques vous aide-t-elle à mieux soigner vos patients?
A.-T. : La Kabbale est une philosophie de l’unité, matrice commune à tous les êtres à l’image de l’ADN. Cette philosophie de l’unité est pour le médecin que je suis, le reflet de l’unité du corps et de l’esprit. Soigner, c’est écouter, entendre au-delà des mots, déceler des signes. C’est aussi savoir interpréter pour arriver à cette parfaite harmonie entre le corps et l’esprit. L’exercice de la médecine m’a amené à constater une part de subjectivité dans les soins. Nous avons tous, parmi nos patients, des cas qui nous ont surpris, qui ont défié nos concepts rationnels de la médecine. Ces patients nous amènent à nous interroger. La Kabbale considère que l’homme n’est pas figé, qu’il a toujours la possibilité de s’en sortir. Cette notion m’amène à dire que nous avons tous en nous, des ressources insoupçonnées qu’il faut savoir exploiter. Soigner, c’est accompagner son patient pour le guider vers le chemin de la guérison. Soigner c’est se soucier de l’Autre pour lui redonner de l’espoir. C’est ce message d’espérance que je souhaite transmettre à travers mes écrits.
- Peut-on établir des ponts entre Médecine et Kabbale?
A.-T. : Il existe de nombreuses affinités entre médecine et Kabbale. La médecine tente de dévoiler les maux du corps, à l’image de la Kabbale qui dévoile ce qui est caché dans le Texte. Le kabbaliste et le médecin manifestent tous deux dans une volonté de comprendre le vivant. Ils partent tous deux du postulat de l’intelligibilité du monde et du corps, mais n’en ont pas la même interprétation : Pour le médecin, il n’y a aucune limite à la connaissance de l’homme - tout est une question de temps -, alors que pour le kabbaliste, notre compréhension et nos connaissances sont limitées ce qui empêche l’homme d’arriver à une totale compréhension de la création. C’est cette part de subjectivité qui doit nous rappeler que la médecine reste un art et non une science.

Dr. Ariel Tolédano – « Médecine et Kabbale – Le pouvoir des lettres » - Editions Inn Press – Août 2015 – 280 pages – 18 euros -

Site : www.inpress.fr

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